fmillot 28/09/2014 à 12:16 La virtualisation du poste
Si aujourd'hui, le poste de travail en entreprise est très majoritairement un client lourd traditionnel, son futur s’annonce lui radicalement différent d’après les résultats de l’étude menée par ZDNet.fr. Le poste de travail de demain sera ainsi plus mobile et virtualisé. Mais ce ne sera pas la seule mutation du SI.
Le client lourd est la norme
Si tablettes et smartphones sont venus frapper à la porte de l’entreprise, le poste de travail principal de l’utilisateur demeure cependant encore très largement un client lourd classique, comme par exemple une station de travail. C’est en effet la norme pour 80% des 436 professionnels interrogés par ZDNet.fr
Les terminaux mobiles sont d’abord des appareils de compléments. Seuls 6% des répondants utilisent un tel terminal comme poste de travail principal. C’est moins que la part d’utilisateurs de postes virtuels ou de clients légers (11%).
Poste de travail : le changement c’est demain
Le client lourd est l’outil informatique par excellence des salariés. C’est en tout cas vrai aujourd’hui. Demain, les cartes promettent d’être redistribuées. Ils ne sont en effet plus que 23% des répondants à considérer le client lourd comme composant central du parc de demain.
Deux tendances majeures se démarquent quant à ce futur du poste de travail : d’abord sa dimension mobile pour 51% des professionnels interrogés, puis l’usage accru à la virtualisation (VDI) pour 48%. Mais si un changement s’annonce, difficile cependant de prévoir à quelle échéance celui-ci s’opérera.
Mobilité, automatisation et budgets comme leviers
Pour justifier l’évolution du poste de travail vers plus de mobilité et comme faisant appel à la virtualisation, les répondants de l’étude avancent des raisons diverses. Plusieurs facteurs semblent néanmoins expliquer ces choix : le développement de la mobilité en entreprise (tendance amorcée depuis plusieurs années déjà), le besoin de simplification et d’automatisation, qui n’est pas exclusif au poste de travail, et enfin surtout des exigences budgétaires.
Des raisons très diverses d’envisager le BYOD
L’ouverture du SI à des terminaux personnels n’est pas encore un choix tranché dans les entreprises. Et cette prudence s’explique sans doute par les motivations très diverses d’autoriser cet usage. En effet, aucun réel facteur saillant ne se démarque pour les répondants, si ce n’est peut-être la recherche d’un gain de productivité (28%).
Cette diversité des réponses peut aussi être analysée, au contraire, comme l’illustration d’un réel intérêt à l’égard du BYOD. Intérêt qui serait souligné par l’identification de nombreux facteurs, spécifiques à chaque entreprise, motivant ce choix. A moins, plus simplement, que cette diversité ne soit le résultat d’une incertitude quant aux bénéfices à attendre du BYOD. Cette hypothèse ne peut être écartée. Ils sont d’ailleurs 18% à considérer le BYOD comme un simple effet de mode.
Le poste de travail, moteur d’autres changements
Le poste de travail n’est pas îlot isolé du reste du système d’information. Dès lors, faire évoluer celui-ci ne pourra se faire sans d’autres mutations. Pour 88% des répondants, l’évolution du poste de travail impose ainsi parallèlement que l’entreprise repense sa sécurité.
Le réseau est un autre domaine majeur du SI (78%) qui devra en priorité accompagner les changements opérés au niveau du poste de travail. Mais de manière générale, pour les répondants, repenser son parc passe par une réflexion au niveau de l’infrastructure. Rien de surprenant à cela, en particulier si les entreprises envisagent de déployer des postes de travail virtuels.
La virtualisation du poste de travail est en marche
Si la virtualisation de serveurs ne fait plus réellement débat au sein des entreprises, dans le domaine du poste de travail, les technologies de virtualisation ont longtemps été confrontées à des barrières. Ce n’est peut-être plus le cas aujourd’hui.
Parmi les 468 répondants de l’étude ZDNet.fr, 24% affirment avoir déjà déployé de la virtualisation du poste de travail. Mais surtout, ils sont 37% à indiquer qu’un tel projet est actuellement en réflexion – ce qui ne signifie toutefois pas que ces réflexions passeront nécessairement ensuite au stade de la mise en œuvre.
Virtualisation du poste : les mêmes motivations que pour les serveurs
La virtualisation de serveurs et des postes partagent plusieurs bénéfices attendus. Ainsi outre une réduction des dépenses d’équipement (les traitements se font d’abord au niveau serveur et non du client), les répondants attendent de la virtualisation du poste de travail qu’elle s’accompagne d’abord de bénéfices au niveau de d’administration : baisse des coûts (45%), automatisation (47%), centralisation (46%), et simplification des déploiements applicatifs (46%).
Mais la virtualisation du poste de travail est aussi perçue comme un moyen d’offrir plus simplement de la mobilité aux utilisateurs (46%).
VDI : encore trop coûteuse
Qu’un nombre croissant d’entreprises envisagent de virtualiser leurs postes de travail ne signifient pas nécessairement qu’elles sauteront le pas. Et deux raisons principales peuvent expliquer ces réticences : les prix des licences jugés trop coûteux et les risques liés à une dépendance accrue aux réseaux.
Les offreurs de solutions devront aussi répondre aux critiques des utilisateurs concernant le coût initial d’un tel projet de virtualisation, jugé trop élevé par 39% des répondants, et également les réserves émises par 38% d’entre eux sur les performances.
39% des entreprises ont virtualisé plus de 20% de leurs serveurs
Dans le cadre de l’évolution de leurs postes de travail, 69% considèrent comme nécessaire de faire évoluer leur infrastructure de serveurs. Dans ce domaine, les entreprises disposent déjà d’une certaine maturité.
Cela se traduit par une plus forte consolidation des parcs de serveurs. 39% de répondants évaluent ainsi à plus de 20% la part des serveurs virtuels dans leur infrastructure.
La marge de progression reste cependant importante. D’abord parce que 25% des professionnels déclarent ne faire aucun recours à ces technologies. Et aussi car dans 32% des cas, la part des serveurs virtuels ne dépassent pas les 20%. D’ailleurs, ils sont 59% de répondants à annoncer qu’ils envisagent au cours des 12 prochains mois de développer leur recours à la virtualisation.
VMware, premier hyperviseur des entreprises
Sans grande surprise, les répondants confirment, bien que dans une moindre mesure, la domination de VMware sur le marché de la virtualisation de serveurs. Pour 48% des répondants, c’est le logiciel de cet éditeur qui est utilisé comme principal hyperviseur – car les entreprises en exploitent parfois plusieurs simultanément.
Stockage : plus de capacités et attention à la sauvegarde
Transformer le poste de travail oui, mais pas sans réfléchir au stockage (74%) dans le même temps. Toutefois, cela ne passe pas a priori par une refonte en profondeur de l’infrastructure. D’après les répondants de l’étude (57%), c’est d’abord une augmentation des capacités de stockage qui est à prévoir – augmentation qui est constante depuis plusieurs années déjà, indépendamment de l’évolution du poste de travail.
Mais qui dit plus de données à stocker dit également sauvegarde et archivage de ces informations (52%). Et d’ailleurs, le principal bénéfice attendu (60%) de l’infrastructure de stockage est une meilleure sécurité et disponibilité des données, devant donc les gains de performance (51%), une réduction de coûts (47%) et la simplification de l’administration (42%).