Dans sa nouvelle offre WVD, Microsoft propose effectivement deux modèles de bureaux virtuels multisessions qui s’appuient sur les systèmes d’exploitation suivants :
- Windows Server RDSH
- Windows 10 Enterprise multi-utilisateurs
L’état de l’art actuel en deux mots…
L’objectif de ce billet n’est pas faire une présentation détaillée des deux modèles de virtualisation ci-dessous, mais simplement de donner un aperçu général de chacune des technologies avec leurs avantages/inconvénients.
RDSH (Remote Desktop Session Host)
Dans un contexte multisessions RDSH (hors DaaS Azure), plusieurs utilisateurs peuvent se connecter simultanément au bureau partagé d’un même serveur d’applications via un protocole de déport d’affichage pour accéder à leur propre session Windows. On mutualise ainsi les ressources système et on optimise le taux de consolidation des infrastructures matérielles. Mais les sessions reposent sur des serveurs Windows, l’expérience utilisateurs n’est donc pas aussi satisfaisante qu’avec un poste de travail Windows 10 et des applications, telles que Edge ou encore Cortana par exemple, ne seront jamais disponibles dans des environnements serveurs.
VDI (Virtual Desktop Infrastructure)
Dans un contexte VDI Windows 10 (hors DaaS Azure), les utilisateurs possèdent leur propre machine virtuelle, ce qui leur permet de bénéficier d’une expérience utilisateur riche et « moderne » et d’accéder à toutes les applications qui sont supportées le système d’exploitation client. Le revers de la médaille, car il y en a tout de même un, c’est que les besoins en ressources (CPU, RAM, stockage…) sont beaucoup plus importants qu’avec RDSH et les infrastructures matérielles souvent beaucoup plus coûteuses.
Quid du licencing ?
Ces deux modèles de mise à disposition des ressources virtuelles aux utilisateurs nécessitent deux modes de licences différents :
- CAL (Licence d'accès client) RDS pour l’environnement serveur. Elles sont perpétuelles.
- VDA (Virtual Desktop Access) pour l’environnement postes de travail. Elles nécessitent un abonnement dans le cadre d'un contrat de licences Microsoft.
Windows 10 Enterprise multi-utilisateurs
Avec Windows 10 Enterprise multi-utilisateurs, on retrouve le meilleur des deux mondes. Les avantages du mode multisessions de RDSH et de l’expérience utilisateurs « moderne » de Windows 10. En ce qui concerne les applications, il est important de souligner que Windows 10 est aujourd’hui la seule version à supporter Office 365 Pro Plus avec les fonctionnalités de collaboration. Windows Server 2019 RDSH ne prend lui en charge que la version Office 2019. Avec toutes les améliorations que Microsoft a apporté au rôle « Hôte de Session Bureau à Distance » dans Windows Server 2019, on est à même de penser que RDSH, dans son modèle actuel, a encore de beaux jours devant lui. Mais aujourd’hui, une machine virtuelle qui implémente un système d’exploitation client peut elle aussi fournir la puissance et les performances nécessaires à la mutualisation de plusieurs sessions utilisateurs (alors qu’hier, seuls les environnements serveurs en étaient capables). Le mode de licences perpétuelles RDSH disparait au détriment d’un modèle par abonnement (pas folle la guêpe...).
Conclusion
Tout cela me rend perplexe et m'amène à supposer que Windows 10 Enterprise multi-utilisateurs va devenir le standard RDSH de demain et qu’il ne sera pas seulement limité à l’offre DaaS d’Azure, ni à l'édition Enterprise, ne serait-ce simplement pour que Microsoft rationalise son modèle de licences dans les environnements virtuels utilisateurs.
Mais alors, quid de l’avenir des solutions VDI actuelles du marché qui s’appuient sur le socle historique RDSH…