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GPU – La suprématie Nvidia dans le viseur de l’EU…

Francis MILLOT Par Le dimanche, 08 octobre 2023 0

Dans Cloud & Big Data

GPUSelon les informations de Bloomberg, la Commission européenne a recueilli de manière informelle des avis sur les pratiques potentiellement abusives dans le secteur des GPU, afin de déterminer si une intervention future à l’encontre de Nvidia pourrait être nécessaire.

Une enquête préliminaire est en cours, mais elle ne présage en rien l’ouverture d’une enquête formelle qui pourra donner lieu à des sanctions. D’ailleurs on ne sait pas vraiment s’il s’agit d’une action coordonnée avec l’Autorité de la concurrence en France, mais ce qui est sûr, c’est qu’elle a mené sur septembre, une perquisition dans les locaux de la filiale française de Nvidia.

Nvidia, trop dominant dans le Cloud ?

L’Autorité de la concurrence précise que son action s’inscrit dans le cadre de l’attention particulière qu’elle porte au secteur plus large du Cloud, qui a notamment fait l’objet en juin dernier, d’un avis sur son fonctionnement concurrentiel. D’après ses dires, elle surveille les partenariats technologiques entre les hyperscalers et les grands fournisseurs de logiciels ou les intégrateurs

Lors de sa conférence GTC, Nvidia a détaillé son arsenal technologique, ce qui la positionne comme une pierre angulaire de l'IA générative. Elle a séduit les Cloud Services Provider (CSP) à l’instar de Google Cloud qui est le premier utilisateur de son GPU L4. Des relations avec AWS sont bien évidement entretenues pour ses instances EC2 P5. Equipées de la dernière génération de GPU NVIDIA H100 Tensor, elles offrent les meilleures performances EC2 pour les applications de deep learning (DL) et réduisent de 40% les coûts d'entraînement des modèles de langage de grande taille (LLM). Pour information, elles permettent de faire un x6 en termes d’accélération par rapport aux instances EC2 basées sur le GPU de la génération précédente.

Cause à effet sur les choix stratégiques d’Intel ?

Dans le même temps, Intel annonce qu’il va se séparer de sa division IPU (Infrastructure Processing Unit). Les IPU sont les ASIC dédiés à l’accélération des communications en réseau ou vers les baies de stockage que l’on retrouve principalement dans les cartes Ethernet d’Intel. Ils permettent de délester les tâches affectées aux CPU et aux GPU. Les DPU (Data Processing Unit) BlueField sont leur équivalent chez Nvidia (rachat du fabricant en 2019).

Selon les analystes, les perspectives commerciales des IPU Intel ont été revues à la baisse car les deux plus importants hyperscalers du marché, AWS et Azure, déploient aujourd’hui leurs propres DPU. AWS les fabrique et Microsoft utilise les DPU Fungible, suite au rachat du fabricant. Quant à GCP (Google Cloud Platform), il a officiellement annoncé son intérêt pour les IPU d’Intel, mais les analystes pensent qu’il risque lui aussi de fabriquer (ou racheter) à court ou moyen termes ses propres DPU.

Le succès de Nvidia chez les hyperscalers, notamment en matière de services de Machine learning avec son GPU H100, n’inciterait-il pas les fournisseurs Cloud de « second plan » à s’équiper de DPU BlueField, qui facilite la mise en réseau de cartes GPU Nvidia, plutôt que d’aller chercher des IPU chez Intel ?

L'EU débloque 45 milliards de dollars pour soutenir l'industrie des semi-constructeurs...

Le marché des DPU, qui n'a que quelques années d'existence, suscite vraiment les convoitises. En France, les DPU sont la spécialité de la start-up Kalray qui développe entre autres des processeurs pour le calcul haute performance. Mais Kalray n'est pas la seule start-up française à vouloir percer dans le secteur des semi-conducteurs. Aniah (Grenoble) édite un logiciel de détection d'erreurs des règles électriques sur les semi-conducteurs et Hummink (laboratoires de PSL à Paris) a mis au point une imprimante 3D pour concevoir des semi-conducteurs. Pour soutenir l'implantation de fonderies sur le territoire afin de réduire la dépendance de l'Europe vis-à-vis de l'Asie et des Etats-Unis, l'Union européenne entend débloquer 45 milliards de dollars pour soutenir l'industrie des semi-constructeurs. Cet investissement massif, de l'Union européenne et des Etats membres, est destiné à relocaliser la production de ces composants essentiels à bon nombre d'industrie sur le territoire européen.

Je crois qu'on commence à y voir un peu plus clair, non ?. Alors laissons la Commission européenne menée son enquête

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