Des puces IA chinoises prêtes à rivaliser avec Nvidia ?

Baptisée « ACCEL », cette puce hybride, spécialisée dans un ensemble de tâches spécifiques qui relèvent majoritairement du machine learning, combine deux technologies :

1. L’électronique classique
2. L’informatique photonique.

Au lieu d’exploiter les électrons, comme c’est le cas des composants traditionnels, la puce s’appuie sur les mouvements des photons, qui pour rappel, se déplacent à la vitesse de la lumière. D'après l'étude, en utilisant l'informatique photonique, les gains sont sans commune mesure avec celle exploitant les électrons :

• La vitesse : La transmission des données se fait beaucoup plus rapidement qu’en utilisant des électrons comme support. Lors des tests en laboratoire, la puce « ACCEL » a atteint une vitesse de 4,5 petaFLOPS, soit 4,6 millions de milliards d’opérations par seconde, soit 3.000 fois plus que la puce « A100 » Nvidia, qui est pourtant une référence en la matière dans son domaine.
• La volumétrie de données : Les photons peuvent véhiculer de très gros volumes de données.
• La consommation : La puce « ACCEL » consommerait environ 4 millions de fois moins d’énergie que la puce « A100 » Nvidia. « L’énergie nécessaire pour faire fonctionner les puces actuelles pendant une heure pourrait alimenter ACCEL pendant plus de 500 ans », affirment les chercheurs.

Malheureusement, et c’est le revers de la médaille, il est très difficile de maintenir l’intégrité et la cohérence des données car les photons sont très sensibles aux facteurs environnementaux, tel que la température par exemple. Contrairement à un courant électrique, qui est très stable, une onde peut facilement être absorbée ou diffusée, ce qui a tendance à dégrader le signal. Il en résulte que la miniaturisation des systèmes photoniques est très compliquée et nécessite de créer des interfaces complexes et très délicates, c’est pourquoi les chercheurs chinois se sont rabattus sur une puce hybride. Et c'est justement cette hybridation leur talon d'Achille, car son architecture limite l’utilisation des réelles capacités qu’offre la puce « ACCEL ». A noter qu'en plus, la puce ne sait pas traiter des tâches génériques, comme faire tourner un programme classique ou transférer des fichiers par exemple, à contrario des puces traditionnelles.

Les chercheurs sont bien conscients que cette puce est encore très loin de constituer une vraie alternative au matériel du constructeur Nvidia.

Malheureusement, cette nouvelle puce est un vrai témoignage du dynamisme de la recherche dans l’industrie des semi-conducteurs en Chine. Enfin, tout dépend du point de vue dans lequel on se positionne car il ne faut pas oublier qu’en 2022, les États-Unis ont signé un plan d’investissement monumental, le « CHIPS and Science Act », dont le principal objectif était de faire obstacle à l’influence technologique et scientifique grandissante de la chine. Mais nombre de spécialistes étaient dubitatifs sur cette stratégie et pensaient qu’au contraire, elle risquait de pousser l'empire du milieu à développer ses propres technologies. Et c’est très exactement ce qui se passe aujourd’hui...

Je vous laisse à vos réflexions…

Sources de ce billet.