En fait, il a su jouer d’inspiration pour convaincre le roi, plutôt exigent, voire autoritaire, qu’une forteresse n’est pas « imprenable », que tout est question de stratégie. On disait même à cette époque : « Une ville construite par Vauban est une ville sauvée, une ville attaquée par Vauban est une ville perdue. ». J’aime cet aphorisme parce qu’il révèle la réputation de Vauban en matière de poliorcétique (Art de mener un siège, tant du point de vue de l’attaque, que de celui de la défense).
Vous allez me dire, mais qu'est-ce que cela a à voir avec la cybersécurité ? Si j’ai volontairement fait ce parallèle avec Vauban, c'est pour introduire cette notion de « poliorcétique ». Peut-on, dans un contexte de cyberguerre, faire le lien entre cet adjectif et l’Intelligence Artificielle (IA) ? Là est toute la question… En ce qui me concerne, même si je n’ai pas la prétention d’affirmer une vérité, je répondrais « oui » car j’y vois, d'une manière abstraite, certaines similitudes. D’ailleurs, avec le même regard « dématérialisé », je dirai que le parallèle est également vrai pour les armes. On sait tous qu’une même arme peut servir à la fois à l’attaque et à la défense, même si certaines d’entre-elles sont dédiées à des usages bien précis : Le glaive pour l’attaque, le bouclier pour la défense par exemple.
En ce qui concerne notre duo cybersécurité/intelligence artificielle, la confrontation se joue dans un espace numérique. Et dans un paysage de « cyberguerre », l’IA est considérée comme une arme redoutable dotée d’un double rôle ou d’une double compétence : Elle peut aussi bien être utilisée pour l’attaque (au service du mal) que pour la défense (au service du bien). Même le domaine militaire est aujourd’hui concerné puisqu’elle est utilisée dans le développement des concepts de cyber-stratégies, dématérialisées par le déclenchement de cyberguerres. En fait, lorsque que l’on parle cybersécurité, il faut considérer l’apport de l’IA comme une combinaison des moyens de protection et de prolifération des menaces, car elle est à la fois au service des bons et des méchants. Dans l’idéal, enfin tout dépend dans quel camps on se situe, un déséquilibre des moyens en faveur de la protection est fortement souhaitable, car encore une fois, et au risque de me répéter, dans une cyberguerre, l’IA est considérée comme une arme redoutable.