Pour son premier évènement utilisateur qui s’est déroulé à Miami, Nutanix a démontré qu’elle n’était pas à vendre (une réponse aux différentes rumeurs sur un rachat potentiel par Cisco) et qu’en plus elle avait des atouts pour concurrencer les plus grands, principalement VMware. Pour mener à bien cette compétition, Nutanix a dévoilé deux solutions baptisées Acropolis et Prism au sein de la plateforme générale XCP (Xtreme Computing Platform). L’objectif est de faciliter au maximum le déploiement et la gestion des environnements virtualisés. Le spécialiste de l’hyperconvergence invente à cette occasion le concept d’« infrastructure invisible » qui s’occupe de la gestion des ressources (stockage, serveur et Cloud) en arrière-plan.
Un hyperviseur de souche KVM
Acropolis comprend plusieurs technologies. La plus emblématique est l’arrivée d’un hyperviseur reposant sur KVM, très léger et moins cher en termes de licence. Il sera disponible au même titre qu’ESXi de VMware et Hyper-V de Microsoft. Sur la partie OS, l’hyperviseur Acropolis prendra en charge OpenSUSE, Windows Server, CentOS et Ubuntu. Des travaux sont en cours pour intégrer les conteneurs de type Docker.
Parmi les autres technologies, on retrouve l’App Mobility Fabric qui a pour vocation de déplacer les applications dans les VM ou les conteneurs, entre les différents environnements d’hyperviseurs en gérant les conversions. Il sera possible aussi de déplacer les applications dans les Cloud publics d’AWS et Azure dans une optique de Cloud hybride.
Pour compléter ce tableau, Acropolis intègre le cœur de métier de Nutanix, un service de stockage distribué (Distributed Storage Fabric) reposant sur DFS (Distributed File System). La start-up a ajouté la fonctionnalité Erasure Code pour la protection des données. Aujourd’hui, Citrix, Dell, Docker, Microsoft et d’autres acteurs ont certifié leurs applications pour les faire fonctionner sur Acropolis.
Prism, la gestion de la virtualisation sous surveillance
Si la partie hyperviseur peut apparaître relativement basique, Binny Gill architecte en chef chez Nutanix, explique aux journalistes de The Register que « l’intelligence se situe en dehors de l’hyperviseur ». Pour lui, l’intelligence viendra des outils de management. Et c’est le deuxième étage des annonces de la start-up américaine avec l’arrivée de Prism. Certes le nom peut faire sourire avec un clin d’œil au célèbre programme de surveillance de la NSA révélé par Edward Snowden. Il s’agit surtout d’une plateforme de management pour administrer « facilement » un environnement virtualisé avec la possibilité de créer des VM, planifier des workload, allouer des ressources, résoudre des problèmes et tout cela en un clic.
Avec Prism et Acropolis, Nutanix envoie un signal à VMware pour lui montrer qu’une alternative existe à ESXi et à VSphere. Tout en restant un partenaire important de VMware, Greg Smith, directeur produit et marketing technique chez Nutanix, explique à aux journalistes de CRN que « avec ces 2 produits, les responsables informatiques ont l’occasion de minimiser ce qui est communément appelé une taxe sur la virtualisation ». Et d’ajouter, pour enfoncer le clou, que « nous proposons une plateforme de virtualisation très économique ».